Terres Perdues

Terres Perdues

En partant à la rencontre de populations Massaï d’une région reculée de Tanzanie, dominée par le volcan Ol Doinyo Lengaï, “La Montagne de Dieu”, nous entrons dans un paysage vaste et mélancolique. La nature à perte de vue, les animaux régnant sur ces plaines, un peuple gorgé de traditions et d’authenticité : nous sommes saisis par la nostalgie de l’espace sauvage et de la délicate union entre l’homme et la nature.

De ces terres de chaleur et de cendre jaillit un cadre poétique propice au jeu entre réel et irréel qu’Éloi Ficat place au cœur de son travail photographique. C’est avec le regard sincère de l’observateur qu’il a pu saisir l’immensité et la puissance des lieux et des vies, tout en jouant sur la magie et la profondeur d’une atmosphère.

Sur les photographies de “Terres perdues”, l’horizon s’efface et nous laisse ressentir la texture sèche et chaude de la terre et de l’air. Des décors poétiques hors-du-temps sur lesquels se détachent le réel, le présent, l’humain. Grâce à quelques fenêtres ouvertes sur ces endroits presque cachés, sans avoir cherché à photographier une action, nous sommes happés par la force des instants.

Si la série “Terres perdues” porte avant tout un regard esthétique et poétique sur un lieu et les histoires qui s’y jouent, elle ne saurait se détacher de la réalité qui y est vécue. Des terres perdues dans l’immensité des paysages, mais également perdues pour des populations Massaï qui ne peuvent aujourd’hui plus vivre sur leurs terres comme avant. Des raisons économiques et politiques en sont à l’origine, la « Montagne de Dieu » ne peut en protéger les peuples qui vivent sous son regard.