Les passants

À l’image d’un roman, qui nous laisse la liberté de nous représenter les personnages, cette série photographique nous donne à voir un décor marqué par la présence de ceux qui le traversent, et que l’on cherche spontanément à imaginer et identifier.

À travers ces images oniriques, le photographe nous donne à voir les humains et la vie sans les montrer, nous amenant ainsi à ressentir leur présence dans ces décors empreints de leur passage. Loin d’un cadre vide et abandonné, il s’agit au contraire de dévoiler une scène façonnée et personnifiée par les êtres qui lui ont donné vie.

Dans ces décors baignés d’une douceur vaporeuse, la force concrète des objets prend alors tout son sens. Qui s’est assis sur ces chaises ? Qui joue avec ce cerf-volant ? Ces sacs de grain viennent-ils d’être déchargés ou attendent-ils qu’on les emmène ? Cette porte sera-t-elle bientôt réouverte ? Qui pourrait venir plonger sous nos yeux dans cette eau froide ?

Les objets, natures mortes attestant de la présence vivante des hommes, nous donnent des indices et des mains tendues pour inventer la part du récit qui ne nous est pas offerte.

Nous attendons que les personnages entrent en scène, ou alors nous supposons dans quelles conditions ils l’ont quittée, il y a quelques minutes ou quelques années.