Dies Irae
Le corps vient d’être mis à rude épreuve sur un versant de montagne trop abrupt et risqué. La volonté humble et consciente de ne pas aller plus haut s’est manifestée. Dans l’épuisement, la déception et la tension du corps, avoir le courage de renoncer, de choisir l’inachevé, apparaît alors comme source de force et de puissance.
L’expérience de l’effort physique, du désespoir et de l’angoisse face à la nature se transforme par le biais de l’acceptation en pouvoir du corps dans et avec la nature. La sérénité qui suit le choix de l’échec, de la fin de la lutte, de la protection, renforce notre vitalité et notre désir d’expérience au monde.
En acceptant sa propre vulnérabilité et le rapport mouvant que nous entretenons entre force et fragilité, entre notre volonté de dépassement et la conscience de nos limites, nous explorons la puissance de notre corps dans notre environnement. Samuel Ficat-Barbier, artiste performeur, a choisi de mettre en lumière dans le berceau apaisant de la rivière cet instant privilégié qui suit l’effort, le doute et le renoncement. Face à l’objectif d’Eloi Ficat, le corps se fond dans une nature et une condition qu’il a su non pas dominer, mais partager et accepter.